Maladies inflammatoires : un suivi national
Aujourd’hui, les maladies inflammatoires chroniques touchent 4 millions de personnes en France, et sont en progression constante. Elles affectent souvent des patients jeunes et bouleversent leur qualité de vie et leur situation professionnelle. Avec 400 000 patients, les Hauts-de-France sont l’une des régions les plus touchées.
Le projet fédératif hospitalo-universitaire (FHU) Precise➊ a commencé depuis 4 ans un portrait-robot extrêmement précis, année après année, d’un vaste échantillon de ces patients (un millier actuellement, en constante augmentation) : leur description clinique, leur environnement, leurs caractéristiques biologiques (gènes, métabolites, protéines, etc.). Il conserve ainsi leurs prélèvements biologiques (sérum, plasma, cellules, etc.), une précieuse banque de données pour la médecine d’aujourd’hui et de demain.
L’enjeu ? Proposer à terme un traitement personnalisé, en y repérant des groupes de patients similaires avec l’aide de l’intelligence artificielle et de l’analyse de leurs données biologiques. Mais aussi étudier la résistance au traitement, ainsi que les complications telles que la fibrose − qui peut détruire les organes touchés − ou encore les répercussions psychologiques et socio-économiques.
C’est Lille qui a fait le gros du travail, obtenant les autorisations initiales (Cnil, comité de protection des personnes…) et développant les procédures. Un effort aujourd’hui payant, qui lui permet d’élargir plus facilement la cohorte (aux enfants, à d’autres centres dans la région et au niveau national…).
« Aujourd’hui, nous nous étendons partout en France, indique David Launay, coordinateur du projet FHU Precise, à Paris, Bordeaux, Lyon… et bientôt à l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Montpellier sur les maladies auto-immunes », tout en suscitant l’intérêt de l’industrie pharmaceutique. Cette réunion d’expertises facilite aussi la prise en charge des cas les plus complexes, et la formation (étudiants, professionnels de santé, patients). ■
- Financement : 4 CHU (Amiens, Caen, Lille, Rouen), Université de Lille, Inserm
- Et l’avenir ? Un futur institut sur l’inflammation, l’immunité et l’infection (I4).