Accessibilité numérique : score quasi-parfait pour le site de l’université

Catégories : Université engagée Université inclusive

98,65% : c’est l’un des meilleurs taux de conformité obtenus par un établissement français, première étape d’un vaste chantier lancé par l’Université de Lille pour faciliter l’accès des personnes en situation de handicap à ses informations en ligne.

paru le 26/03/2025 - Mise à jour le 27/03/2025 (12:50)

Le site internet de l’université vient d’être soumis à un processus d'audit d’accessibilité numérique. Le résultat a été au-delà des espérances : 98,65%, soit un des meilleurs taux de conformité obtenus pour une université française, si ce n’est le meilleur à l’heure actuelle (seule l’université de La Réunion semble afficher un taux de conformité au-delà des 90 %, qui est de 91 %). Le résultat d’un travail intense, qui n’est pas terminé, l’Université de Lille lançant un vaste processus de mise en conformité de ses services numériques. Décryptage.

Pourquoi un audit d’accessibilité pour nos sites internet ?

L’accessibilité numérique consiste à rendre les contenus et services numériques compréhensibles et utilisables par les personnes en situation de handicap, qui utilisent par exemple des outils d'assistance comme des lecteurs d'écran (ces dispositifs peuvent être testés sur le site de l'Inria ou sont expliqués dans cette vidéo ).

Depuis 2016, tous les sites web relevant du service public ont l’obligation d’être accessibles aux personnes aux situations de handicap, et depuis 2019 tous ces sites doivent également publier une déclaration d’accessibilité et afficher leur taux de conformité à un référentiel (le « RGAA »). Une démarche encore balbutiante chez les universités comme le relevait une dépêche de l’AEF en octobre 2024.

Un chantier de plusieurs années

Parce qu’elle est un enjeu majeur pour l’inclusion et l’égalité d’accès aux ressources en ligne, l’Université de Lille a fait de l’accessibilité numérique un axe important de sa stratégie. D’où le lancement de cette phase d’audit à l’automne 2024, qui vient aujourd’hui de livrer ses résultats. Dans la continuité de cette première étape, plus qu’encourageante, le travail continue. Le chantier est lancé, à travers un plan d’action pour les trois ans à venir (le schéma pluriannuel de l’accessibilité numérique) à paraître dans les prochains mois. Il abordera l’ENT des personnels et des étudiants, l’application étudiante Lilu, l’accessibilité des documents PDF en ligne, etc.

Cet excellent score est le fruit d’un travail collectif mené sur plusieurs mois, par les équipes du numérique mais également de la communication. De quoi souligner l’importance d’une approche transversale dans ce processus. En effet, cette mise en conformité ne concerne pas que les équipes numériques, mais aussi toutes celles qui produisent du contenu. C’est pourquoi l’Université de Lille s’est dotée d’un comité de pilotage à l’accessibilité numérique, qui regroupe de nombreux services − numérique, appui à la pédagogie, bibliothèques, vie étudiante, ressources humaines… − et développe ses formations pour ses personnels.

98,65% de taux de conformité, ça veut dire quoi ?

Ce taux de conformité répond à des critères vérifiés par un audit indépendant, réalisé par la société Koena. L’audit délivre deux chiffres, basé sur un échantillon de pages du site web. Le premier est sans appel : il suffit qu’un critère ne soit pas respecté sur une seule des pages de l’échantillon pour faire redescendre la note. Atteindre un taux de conformité de 100% est donc très compliqué à mettre en œuvre, surtout pour des services numériques aux interfaces complexes.

Après deux phases de correctifs, l’audit publié sur le site de l’université révèle que :

  • 98.65 % des critères RGAA sont respectés. Il s’agit du nombre de critères pleinement respectés sur la totalité des pages de l’échantillon.
  • Le taux moyen de conformité du service en ligne s’élève à 99,70 %. Il s’agit de la moyenne du score de conformité obtenu sur chacune des pages de l’échantillon.

Un référentiel national

L'article 47 de loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, définit le handicap et crée un premier cadre de réglementation pour l’accessibilité. Son objectif était de garantir aux personnes handicapées un accès équitable aux ressources, aux services, à l’emploi. Cette loi a été renforcée depuis d’obligations, notamment sur le plan numérique. Afin de faciliter la mise en conformité des sites internet et services numériques, la direction interministérielle du numérique (DINUM) a mis en place le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité, le fameux RGAA. Sa quatrième version présente 106 critères à respecter, dans 13 catégories.

Certains critères concernent la conception d’une page web ou d’un service : interface graphique, code structuré, composants interactifs. Tous ces critères dépendent des équipes techniques qui mettent en place les services numériques. Les autres critères dépendent plus des rédacteurs et rédactrices de contenus, qui vont rédiger des textes mais également créer des visuels, des documents bureautiques, des contenus pédagogiques (supports de cours, quiz, etc.). On y retrouve le critère de rapport de contraste entre le texte et son arrière-plan, la hiérarchie des titres et la structuration de l'information, des liens explicites ou encore la présence d’une transcription textuelle des média audio et vidéo.