Du végétal pour se passer de la pétrochimie

Entreprise Valorisation de la recherche

Après un parcours universitaire à Lille, Michael Jordy Ratsimbazafy est aujourd’hui à la tête de BKB Chemichals, une start-up de la métropole qui vise à transformer les déchets en matière à haute valeur ajoutée pour être réemployée dans l’industrie.

paru le 10/01/2025 - Mise à jour le 10/01/2025 (17:28)
Neuf personnes posent sur un escalier, dont 5 en blouse blanche

L'équipe de BKB Chemicals.

« Les Hauts-de-France sont une région reconnue en Europe pour la production d’huile de colza et de lin, matières premières pour la biomasse, explique Michael Jordy Ratsimbazafy. C’est un terrain d’approvisionnement idéal pour nous. » Le jeune homme est en effet à la tête de l’entreprise BKB Chemicals dont le nom anglais signifie : « créer de la chimie à partir de la biomasse ». Elle récupère des déchets agro-industriels (graines, noyaux de fruits) sous forme brute ou transformée (huile) pour les transformer en molécules naturelles. Elle permet ainsi aux industries pharmaceutiques, cosmétiques ou alimentaires, de remplacer celles dérivées du pétrole.

C’est pendant ses études que Michael Jordy, curieux de nature, se rapproche d’un laboratoire de l’université, l’unité de catalyse et chimie du solide (UCCS). Passionné d’innovation, il s’intéresse à certains brevets en dormance au sein du laboratoire, notamment sur la valorisation du glycérol, un déchet important de la filière biodiesel➊. Il prend alors le statut d’étudiant-entrepreneur et convainc le laboratoire de le laisser piloter un projet pour la production d’un alcool de deuxième génération (qui utilise les résidus et non les parties comestibles des plantes). Après avoir validé son master « Maîtrise et optimisation des procédés industriels (MOPI) » en 2018, il est accompagné par l’incubateur Cré’innov de l’université et crée, en 2020, son entreprise.

Aujourd’hui, son entreprise basée à Loos emploie 8 personnes et dispose de son propre laboratoire, en lien étroit avec ceux de l’université. « Nous créons des « recettes » chimiques en fonction des besoins, que nous confions ensuite à des sous-traitants, précise-t-il. Parmi nos procédés phares, nous avons validé un process pour la production d’acide glycolique biosourcé à destination de l’industrie cosmétique, qui devrait entrer en production en 2025. » La société a également mis au point un nouveau procédé de fabrication de phytosanitaires à partir de biomasse, qui sont beaucoup moins toxiques pour l’environnement que les produits classiques. ■

 

➊ Une tonne de biodiesel produit en moyenne 100 kilos de glycérol.