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Lancement réussi d’un nanosatellite lillois par SpaceX

Entreprise Valorisation de la recherche

Une entreprise issue d’un laboratoire de l’université a lancé un premier satellite miniature via la fusée SpaceX pour étudier les aérosols dans l’atmosphère, et leur effet sur la pollution et le climat.

paru le 07/04/2023 - Mise à jour le 16/04/2023 (17:45)

Le 15 avril à 8h48, la fusée SpaceX Transporter-7 a mis sur orbite un satellite miniature de forme cubique (« cubesat »), conçu par la société GRASP SAS, créée en France il y a huit ans pour valoriser des recherches du laboratoire d’optique atmosphérique (LOA¹) − voir encadré⬇️. Ce « nanosatellite », GAPMAP-0 est en fait le démonstrateur et le premier exemplaire d’une constellation de onze nanosatellites qui sera lancée d’ici à 2028. Il est équipé d’une technologie novatrice, inédite dans un instrument commercial, un « polarimètre multi-angulaire ».

L’instrument vise notamment à répondre à un problème de santé publique mondial : la mauvaise qualité de l’air, responsable de centaines de millions d’années de vie saine perdues dans le monde, comme l’a souligné l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ses « Global Air Quality Guidelines 2021 ». Cette dernière appelle à des mesures immédiates pour l’améliorer et atténuer les effets du changement climatique. C’est précisément ce à quoi GAPMAP va répondre, en permettant de prévoir des événements de pollution de l’air dangereux et de quantifier l’exposition passée.

Plus généralement, les informations recueillies par les instruments GAPMAP seront utilisées pour surveiller la dynamique de la surface terrestre, des nuages et des aérosols atmosphériques. Chaque GAPMAP collectera 100 fois plus de données sur chaque scène que les instruments traditionnels déjà en place dans l’espace. Lorsqu’elles sont combinées à d’autres observations satellitaires disponibles publiquement, à des modèles climatiques et à des mesures au sol, ces données fourniront un niveau sans précédent d’informations sur les changements de la pollution de l’air, de l’évolution de la surface terrestre et des océans et du climat. Ces informations sont précieuses pour mieux comprendre et se préparer à l’avenir.

GRASP, des algorithmes au spatial

GRASP SAS (Generalized Retrieval of Atmosphere and Surface Properties), une société par actions simplifiée, est une spin-off du CNRS et de l’Université de Lille créée pour valoriser l’algorithme GRASP-OPEN développé au laboratoire d’optique atmosphérique. La société se spécialise dans le développement d’algorithmes et l’interprétation de données des missions spatiales publiques. GRASP SAS collabore avec des organismes publics et des entreprises privées du secteur environnemental à l’échelle mondiale, des universités et des agences spatiales telles que le CNES, l’ESA, EUMETSAT, NASA, etc. En 2022, suite aux investissements de pré-série A de 2M € de Findus Ventures et à un accord stratégique avec son actionnaire Cloudflight, GRASP SAS a acquis AirPhoton LLC, la société américaine de fabrication de charges utiles et d’instrumentation de qualité de l’air in situ. La société unifiée fournit une gamme complète de produits et services pour le secteur du New Space.

GRASP SAS est l’une des trois entreprises spatiales de la région Hauts-de-France figurant dans le catalogue de l’industrie spatiale du CNES et l’une des 35 entreprises de toute la France à avoir reçu le label PME du CNES pour son service. L’initiative GAPMAP est soutenue par le gouvernement français dans le cadre du Plan de Relance.

¹ (Univ. Lille/CNRS)