Les couleurs vives et la verdure auraient un impact positif sur le moral des citadins

L’idée n’est pas nouvelle mais n’avait jamais été prouvée scientifiquement : la couleur et les espaces verts seraient vecteurs de bien-être, selon une étude récente coordonnée par Yvonne Delevoye du laboratoire Sciences cognitives et sciences affectives (Scalab¹). Jusque-là, il était en effet difficile d’étudier ce phénomène de manière précise, car le ressenti des promeneurs est influencé par une multitude de facteurs extérieurs incontrôlables comme la météo, le bruit ou le trafic. Pour pallier ce problème, les chercheurs du laboratoire Scalab ont utilisé la réalité virtuelle pour mesurer l’impact de la végétation et de motifs colorés ajoutés à un paysage urbain « de base » en béton, métal et verre. Équipés d’un casque de réalité virtuelle et de capteurs oculaires et cardiaques, 36 étudiant·e·s de l’Université de Lille ont ainsi évolué en immersion dans cet environnement urbain virtuel selon différentes configurations. Outre les données quantitatives collectées grâce aux capteurs, les individus ayant participé à l’étude ont renseigné un questionnaire sur leur ressenti.

Publiés le 17 juin dans la revue Frontiers in virtual reality², les résultats sont sans appel : la présence de végétation provoque un ralentissement de la marche du promeneur et une diminution de son rythme cardiaque, signe d’une expérience agréable (corroborée par le sentiment rapporté dans le questionnaire). La présence de motifs colorés et géométriques ne favoriserait pas spécialement ce sentiment d’apaisement mais induirait cependant une nette amélioration de l’attention des individus. Ces résultats repris dans le quotidien britannique The Guardian viennent enrichir les connaissances sur l’impact des aménagements urbains sur les populations, et placent la réalité virtuelle comme véritable outil d’aide à la décision, en appui des politiques publiques d’urbanisation.