Parkinson : le rôle du fer

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Une étude coordonnée par un laboratoire de l’université permet de mieux cerner les effets d’un médicament prometteur, qui agit sur la quantité de fer dans le cerveau.

paru le 06/12/2022 - Mise à jour le 17/07/2024 (14:50)

Médicament prometteur qui pourrait freiner la progression de la maladie de Parkinson, la défériprone commence tout juste à être testée lors d’essais cliniques. Coordonnée par David Devos, directeur de l’équipe « Troubles cognitifs et dégénératifs vasculaires » dans le centre Lille Neuroscience & cognition¹, l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine montre qu’il ne faut pas l’administrer seule, mais en complément des traitements habituels. Ces derniers visent à suppléer le manque de dopamine, une molécule essentielle pour le contrôle des mouvements, mais ne peuvent rien contre la lente destruction des cellules nerveuses causée par la maladie. La défériprone, elle, pourrait limiter la mort neuronale, en réduisant la quantité de fer, toxique pour les cellules nerveuses et qui a tendance à s’accumuler dans les cerveaux atteints de Parkinson.

Jamais analysé seul, l’effet de la défériprone était encore difficile à cerner pour les équipes de recherche. Les résultats du nouvel essai montrent que seul, son effet est inverse à son utilisation en complément des autres traitements : elle détériore légèrement au lieu d’améliorer le contrôle des mouvements et de la qualité de vie. Les auteurs avancent une explication. Le fer a dans l’organisme des effets bénéfiques, étant impliqué dans de nombreux processus biologiques, dont… la production de dopamine. Autrement dit, son accumulation dans le cerveau des malades de Parkinson est probablement une réponse de leurs organismes à leurs difficultés à produire de la dopamine. Réponse qui est d’abord bénéfique, suppléant au manque de dopamine, mais pourrait se révéler sur le long terme toxique et destructrice pour les neurones. D’où l’importance, conclut l’étude, d’engager des essais de plus long terme, en utilisant la défériprone tout en suppléant le manque de dopamine par les traitements habituels.

Une étude multinationale

L’étude multinationale FAIRPARK-II a été promue par le CHU de Lille, coordonnée par le professeur David Devos avec le soutien stratégique du réseau NS-PARK appartenant à l’Infrastructure nationale de recherche clinique F-CRIN, à l’Organisation européenne de recherche clinique ECRIN, et Inserm Transfer.

¹ (Univ. Lille/Inserm/CHU Lille) – U1172

La publication scientifique